mercredi 29 décembre 2010

La route - Cormac Mc Carthy (Abandonné)

Si l'apocalypse est passée par là et s'il ne reste plus rien ni personne sur terre, pourquoi alors continuer de marcher ? Et pourquoi accepter de survivre dans ces conditions s'il n'y a rien au bout du chemin ? Ces questions commençaient à peine à prendre forme dans mon esprit qu'il les avait déjà reconnues. Je me rendais compte que c'est ce que nous faisons chaque jour. Je ne sais pas si c'était l'intention de Mc CARTHY, en tout cas cette projection est frappante.

Ce livre aurait pu m'émerveiller plus que ça, je crois que c'est ce que je recherche dans chaque livre, rêver ou sentir mes neurones s'interconnecter indéfiniment. La couverture était prometteuse et pourtant, je n'ai pas accroché, je n'ai pas aimé. Je n'avais encore lu aucun avis négatif sur ce livre pourtant je l'ai trouvé sans goût (mettez la virgule où bon vous plaira). L'histoire est écrite en petits bouts, des chapitres sous formes de petits paragraphes, c'est psychologique mais ça m'a fatigué, ils sont tout le temps entrain de marcher, dormir, geler dans le froid, chercher à manger, fuir les cannibales, incertains de leur destin, survivre à n'importe quel prix.

Je vais regarder le film, peut-être qu'il me plaira beaucoup plus, parce que le livre je l'ai trouvé vide, ça sent vraiment l'apocalypse et ça ne m'enchante pas, je n'ai pas envie de lire sur l'apocalypse.

114 pages / 252.

samedi 18 décembre 2010

Je suis l'Homme le plus beau du monde - Cyril Massarotto


C'est mon préféré parmi ses 3 livres édités jusqu'à la date d'aujourd'hui, rappelez-vous les précédents : Dieu est un pote à moi, puis 100 pages blanches.

Le sujet de ce livre est facile à deviner, c'est la beauté. C'est l'histoire d'un homme prisonnier de son enveloppe corporelle. Difficile d'être quelqu'un quand le monde ne voit en vous qu'un corps qui l'attire et le rend fou, inutile d'aller vers la vie quand tout vient vers vous en un simple claquement de doigts, simplement parce que vous êtes beau. Et puis le temps passe et on réalise qu'on n'a pas vécu, alors on décide de se lever de son trône et partir à la découverte du monde, mais dès le premier pas on tombe et on se rappelle que nous n'avons jamais appris à marcher, mais il n'est jamais trop tard pour apprendre à vivre.

Ce livre est donc l'histoire d'une vie, comme tous les livres de Massarotto, avec ses hauts et ses bas, quelques graines de magie pour que son œuvre soit complète, parce que nous sommes des êtres magiques si on y réfléchit bien et parce que nous avons toujours eu besoin de créer un peu de magie autour de nous pour adoucir nos vies. Mais cette fois-ci il est allé plus loin, en nous offrant une image panoramique de la société et de cette foule toujours prête à suivre toutes les modes, aussi improbables et inédites puissent-elles être, aussi stupides... Et si la beauté n'était plus à la mode ? Et si tout s'inversait ? Ou presque... Et si la banalité devenait tendance ! On pourrait s'imaginer qu'une fois la beauté physique n'est plus aussi importante, l'Homme ira enfin au-delà des apparences mais l'analyse de Massarotto a été très poignante et je l'ai trouvée cruellement juste ! Et à la fin on se dit qu'il y aura toujours des gens violents dans ce monde, il y aura toujours de la méchanceté parce qu'on ne se donne pas toujours le temps de prendre du recul et de réfléchir. Les malentendus existeront toujours et on ne pourra jamais trouvé Le moyen pour faire plaisir à tout le monde parce que nous sommes différents, et les différents continuerons d'exister tant que nous serons égocentriques, et c'est ainsi que nous sommes faits. 

Et puis nous réalisons qu'être blotti dans un canapé avec la personne qu'on aime et regarder un bon film, avoir des amis sur qui compter et une famille qu'on aime, c'est ça le bonheur.

Très beau livre.

mercredi 15 décembre 2010

Le mythe de Sisyphe - Albert Camus


Je dirai encore longtemps que toutes les théories philosophiques, connues et moins connues, sont le fruit de l'expérience de leur auteur, donc subjectives pour une grande majorité. C'est un recueil d'avis et de visions de la vie que des auteurs ont pris le temps de partager avec l'humanité, intéressée bien entendue. Mais ça ne reste qu'un angle de vue, il ne faut donc pas prendre tout ce qu'ils disent pour des citations et des vérités absolues parce que leurs théories sont très souvent liées à leurs histoires personnelles et sont donc très loin d'être des "vérités" encore moins "la vérité". C'est bien d'ailleurs d'appeler ça des "essais" parce que c'est exactement ce que c'est et c'est ce que ça restera, à mon avis, jusqu'à la fin des temps.

Dans cet essai, Camus traite de l'acte du suicide face à l'absurdité de l'existence, mais ce qui l'intéresse surtout ce sont les conséquences suite à cette prise de conscience, que faire lorsqu'on est conscient que cette existence est absurde? Voici là une question qui m'intéresse au plus haut point !

Lorsque les illusions disparaissent et ne demeure que le monde tel qu'il est, on est tout à coup submergé par une peur inexplicable mêlée à une horreur extrême, on ne sait plus que faire, ni vers quoi nous retourner, on a l'impression d'étouffer et on commence à tirer le col de son sweet croyant que c'est ce qui nous étouffe. C'est l'angoisse. Alors on essaie de comprendre, on fait de notre mieux... Et à ce moment je pense que nous avons le choix entre 3 solutions :

  1. On court se remettre dans le bain de la vie, en embrassant très fort toutes ces illusions sans lesquelles décidément il est très difficile de vivre... ou bien parce que tout simplement, on ne nous a pas appris à vivre autrement.
  2. On saute, on part en courant de toutes nos forces embrasser le néant, parce que même si nous ne savons pas ce qui nous attend de l'autre côté, néanmoins nous savons que nous n'avons aucune envie de retourner là-bas, dans notre quotidien absurde.
  3. La bonne solution, celle qui nous donnera la réponse au sens de la vie, comment exister librement. Je suis sûre qu'elle existe mais je ne l'ai pas encore trouvée. Pourquoi j'en suis aussi sûre ? Parce qu'elle doit exister, forcément. Si cette existence est une énigme, elle doit bien avoir une solution. 
Et si je surestime cette vie, alors ce serait bien dommage. Mais le fait de ressentir cette angoisse, pour moi ça veut bien dire quelque chose. C'est comme si on se retrouve face à un mur, les lumières s'éteignent, on est dans le noir, on a peur et alors soit on fait demi-tour ou bien on se suicide mais je pense qu'il est clair que ce ne sont pas les seules alternatives. Camus lui-même dit que plein de penseurs arrivent à ces terres désertes, mais combien pressés d'en sortir ! Alors qu'au contraire il faudrait s'accrocher et explorer ces nouvelles végétations.

Camus dit qu'il n'y a pas que l'esprit qui entre en jeu et que le corps a aussi son mot à dire et qu'il refuse de s'auto-détruire.

Camus a une très belle plume, comme dans ce passage que j'ai eu envie de reprendre :
"Les grands sentiments promènent avec eux leur univers, splendide ou misérable. Ils éclairent de leur passion un monde exclusif où ils retrouvent leur climat. Il y a un univers de la jalousie, de l'ambition, de l'égoïsme ou de la générosité."
Si j'adore lire les philosophes c'est parce que j'y retrouve toujours des messages qui me sont directement adressés, des messages de la plus haute importance puisqu'ils sont destinés au moi qui compte le plus pour moi. Dans ce livre, Camus a dit que notre esprit trouverait la paix si nous réussissions à trouver une liaison, un principe unique qui relierait et résumerait le Tout. Que nous serions très tranquilles si l'on disait que l'univers souffre comme nous et qu'inconsciemment, pour nous, comprendre veut dire réduire le tout à ce que nous sommes. Mais ça ne peut pas marcher comme ça.

Cette réflexion me fait penser à Dieu, quand nous essayons de lui attribuer des sentiments ou des réactions propres à l'Homme, parce que misérables que nous sommes, c'est tout ce que nous savons. Notre savoir se limite à ce que nous sommes et à l'exploration du monde qui nous entoure. Mais nous sommes bien incapables de créer au sens le plus vrai du terme. Créer ce qui n'existe pas, ce qui n'a jamais existé avant. ça, nous ne le pouvons pas. Cette vérité devrait être suffisante pour nous réduire à un mutisme, une humilité, un respect profond, un émerveillement envers tout ce qui nous dépasse et ce qui nous dépassera toujours. Parce qu'il y a des choses qui sont hors de notre portée, quoi que nous fassions, quoi que nous croyions. Parce que depuis 4 millions d'années que nous existons, nous n'avons pas avancé d'un millimètre lorsqu'il s'agit de répondre à nos questions existentielles les plus fondamentales. Mais nous refusons d'admettre notre faiblesse et les limites de notre esprit. Nous avons peut-être posé les mauvaises questions, je ne sais pas. Mais je pense que si les réponses nous sont interdites c'est que nous les connaîtrons au bout du chemin. A ce moment là nous nous retournerons, nous verrons l'existence que nous avons traversée, et nous comprendrons. Ce n'est pas un espoir, c'est une intuition. Et si notre énigme avait un énoncé, ce serait celui-la : "Tu ne sais pas qui tu es, ni d'où tu viens, ni où tu es, ni où tu vas, ni pourquoi tu es là, et ce sont dans ces conditions que tu devras "vivre". C'est ça le deal." Pourquoi ce deal ? Je n'en ai aucune idée et nous ne le saurons pas de si tôt, mais ce que je sais c'est que peu de gens vivent.

Les trois "issues" que j'ai citées plus haut, je les retrouverai un peu plus loin dans l'œuvre de Camus, il y ajoutera un quatrième point néanmoins et pas des moindres, celui du "saut" vers une religion. J'adore sa métaphore parce que c'est exactement ça, nous abandonnons nos réflexions et tout le travail et le chemin que nous avons fait jusqu'à cet instant et nous sautons. Nous nous remettons à Dieu. "Je n'arrive pas à trouver de solution à cette énigme, sauve-moi !" "Je me donne entièrement à Toi, j'ai confiance en Toi." Et nous sautons. Nous quittons une rive et sautons vers l'autre parce que nous en avons marre. ça a l'air stupide mais ça reste une alternative à envisager. Il y a un peu de folie aussi dans ce geste. Un saut. C'est exactement ça. Tout à coup tu abandonnes tous tes repères, tout ce que tu as bâtis et tu sautes. Presque sur un coup de tête.

Camus éloigne donc cette issue religieuse et nous rappelle sa problématique : peut-on vivre ou non, avec ce que l'on sait et avec cela seulement, sans aller se réfugier dans la religion, ni dans la mort mais en regardant l'absurde droit dans les yeux sans jamais détourner son regard?

"Maintenant le principal est fait. Je tiens quelques évidences dont je ne peux me détacher. Ce que je sais, ce qui est sûr, ce que je ne peux nier, ce que je ne peux rejeter, voilà ce qui compte. Je peux tout nier de cette partie de moi qui vit de nostalgies incertaines, sauf ce désir d'unité, cet appétit de résoudre, cette exigence de clarté et de cohésion. Je peux tout réfuter dans ce monde qui m'entoure, me heurte ou me transporte, sauf ce chaos, ce hasard roi et cette divine équivalence qui naît de l'anarchie. Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi signification hors de ma condition ? Je ne puis comprendre qu'en termes humains. Ce que je touche, ce qui me résiste, voilà ce que je comprends. Et ces deux certitudes, mon appétit d'absolu et d'unité et l'irréductibilité de ce monde à un principe rationnel et raisonnable, je sais encore que je ne puis les concilier. Quelle autre vérité puis-je reconnaître sans mentir, sans faire intervenir un espoir que je n'ai pas et qui ne signifie rien dans les limites de ma condition ?
Si j'étais arbre parmi les arbres, chat parmi les animaux, cette vie aurait un sens ou plutôt ce problème n'en aurait point car je ferais partie de ce monde. Je serais ce monde auquel je m'oppose maintenant par toute ma conscience et par toute mon exigence de familiarité. Cette raison si dérisoire, c'est elle qui m'oppose à toute la création. Je ne puis la nier d'un trait de plume. Ce que je crois vrai, je dois donc le maintenir. Ce qui m'apparaît si évident, même contre moi, je dois le soutenir. Et qu'est-ce qui fait le fond de ce conflit, de cette fracture entre le monde et mon esprit, sinon la conscience que j'en ai ? Si donc je veux le maintenir, c'est par une conscience perpétuelle, toujours renouvelée, toujours tendue. Voilà ce que, pour le moment, il me faut retenir. A ce moment, l'absurde, à la fois si évident et si difficile à conquérir, rentre dans la vie d'un homme et retrouve sa patrie. A ce moment encore, l'esprit peut quitter la route aride et desséchée de l'effort lucide. Elle débouche maintenant dans la vie quotidienne. Elle retrouve le monde de l'"on" anonyme, mais l'homme y rentre désormais avec sa révolte et sa clairvoyance. Il a désappris d'espérer. Cet enfer du présent, c'est enfin son royaume. Tous les problèmes reprennent leur tranchant. L'évidence abstraite se retire devant le lyrisme des formes et des couleurs. Les conflits spirituels s'incarnent et retrouvent l'abri misérable et magnifique du cœur de l'homme. Aucun n'est résolu. Mais tous sont transfigurés. Va-t-on mourir, échapper par le saut, reconstruire une maison d'idées et de formes à sa mesure ? Va-t-on au contraire soutenir le pari déchirant et merveilleux de l'absurde ? Faisons à cet égard un dernier effort et tirons toutes nos conséquences. Le corps, la tendresse, la création, l'action, la noblesse humaine, reprendront alors leur place dans ce monde insensé. L'homme y retrouvera enfin le vin de l'absurde et le pain de l'indifférence dont il nourrit sa grandeur.
Insistons encore sur la méthode : il s'agit de s'obstiner. A un certain point de son chemin, l'homme absurde est sollicité. L'histoire ne manque ni de religions, ni de prophètes, même sans dieux. On lui demande de sauter. Tout ce qu'il peut répondre, c'est qu'il ne comprend pas bien, que cela n'est pas évident. Il ne veut faire justement que ce qu'il comprend bien. On lui assure que c'est péché d'orgueil, mais il n'entend pas la notion de péché; que peut-être l'enfer est au bout, mais il n'a pas assez d'imagination pour se représenter cet étrange avenir; qu'il perd la vie immortelle, mais cela lui paraît futile. On voudrait lui faire reconnaître sa culpabilité. Lui se sent innocent. A vrai dire, il ne sent que cela, son innocence irréparable. C'est elle qui lui permet tout. Ainsi ce qu'il exige de lui-même, c'est de vivre seulement avec ce qu'il sait, de s'arranger de ce qui est et ne rien faire intervenir qui ne soit certain. On lui répond que rien ne l'est. Mais ceci du moins est une certitude. C'est avec elle qu'il a affaire : il veut savoir s'il est possible de vivre sans appel."
Et voilà. Nous restons toujours sur notre case de départ, et si la majorité avance sans problème dans ce monde et se laisse gentiment apprivoiser par cette vie quotidienne avec ses habitudes et ses gestes répétitifs, le philosophe refuse de se soumettre à cette "condition humaine" et exige de comprendre. Il ne peut pas "vivre" comme les autres. Alors il reste là. On le prendra pour un fou ou pour un con qui s'emmerde tellement dans sa vie qu'il la passe comme ça, debout sur sa case de départ, encore sous le choc du miracle de la vie, encore émerveillé d'exister à partir du néant... Et si vous réussissez à oublier votre histoire et à prétendre vivre en jouant le jeu de la société, le philosophe lui se souvient. Il est celui qui a gardé sa mémoire depuis sa naissance et n'a jamais pu oublier l'intensité de ce premier cri. Le philosophe n'oublie pas ces choses-là. Mais le paradoxe du philosophe est qu'il ne sait pas et est conscient qu'il ne saura jamais. Que faire alors ? Rejoindre la troupe ou rester là ? A quoi m'avance alors d'être consciente ? Des fois je me demande si "les autres" n'ont pas raison. Peut-être ont-ils trouvé la solution et la vie se résume juste à ça. Peut-être sommes-nous les imbéciles dans l'histoire. ça me rappelle ce psychiatre qui, une fois sorti de l'asile où il a passé quelques mois pour mener une étude, il affirme : je ne sais plus qui sont les vrais fous, eux ou nous.

Je n'ai pas été d'accord avec Camus sur certains points :
  • Il a dit que Dieu s'il existe c'est que soit il est mauvais soit il est impuissant. Comme quoi même un esprit éclairé comme celui de Camus peut parfois sombrer dans le noir le plus total ! Nietzsche aussi qui avait une intelligence extraordinaire pouvait être extraordinairement stupide par moments ! Dieu est... Dieu. ça devrait suffire comme phrase. J'adore par contre comment Einstein parle de Dieu et de la notion du mal.

  • Camus dit aussi que dans la vie ce qui compte c'est la quantité et non la qualité, que le monde étant absurde, ce qu'il faut c'est vivre le plus longtemps possible en faisant face à cette absurdité plutôt qu'avoir une qualité de vie, puisque cette notion ne veut rien dire quand on sait que la vie est absurde, alors ce qui compte c'est tenir le bras de fer le plus longtemps possible et croiser les doigts pour que la mort ne s'abatte pas sur nous trop vite, parce que Camus a compris que ça nous ne le décidons pas et pour lui c'est juste une question de "chance". No comment.
 J'ai adoré par contre son chapitre sur Don Juan, excellent :
"S'il suffisait d'aimer, les choses seraient trop simples. Plus on aime et plus l'absurde se consolide. Ce n'est point par manque d'amour que Don Juan va de femme en femme. Il est ridicule de le représenter comme un illuminé en quête de l'amour total. Mais c'est bien parce qu'il les aime avec un égal emportement et chaque fois avec tout lui-même, qu'il lui faut répéter ce don et cet approfondissement. De là que chacune espère lui apporter ce que personne ne lui a jamais donné. Chaque fois, elles se trompent profondément et réussissent seulement à lui faire sentir le besoin de cette répétition. "Enfin, s'écrie l'une d'elles, je t'ai donné l'amour." S'étonnera-t-on que Don Juan en rie. "Enfin ? non, dit-il, mais une fois de plus." Pourquoi faudrait-il aimer rarement pour aimer beaucoup ?"
J'adore.

Camus voudrait rendre "l'inutilité de la vie" magnifique à nos yeux à n'importe quel prix. Il en arrive même à nous dire que Sisyphe est heureux malgré son châtiment qui consiste à tirer le rocher jusqu'au sommet de la montagne, puis le laisser retomber et redescendre le remonter et ce jusqu'à l'infini... Il nous dit qu'à partir du moment où nous sommes conscients de cet acte inutile et répétitif et bien on peut en tirer de la joie. Moi je dis que l'être humain est vraiment pathétique mais bon qui nous en voudrait ? Comme on n'a le contrôle et le pouvoir sur rien du tout, on se force soi-même à aimer ce qu'on a et on se ment, et on en est conscient. Peut-être devrions-nous nous en réjouir ? En tout cas c'est ce que veut Camus. C'est le moyen qu'il a trouvé à ce stade de sa vie pour "échapper" à l'emprise de Dieu et à son destin.

Enfin, cette lecture a été très enrichissante certes, et il m'a donné très envie de découvrir l'intégrale œuvre de Dostoïevski et de Kafka.

dimanche 12 décembre 2010

American Psycho - Bret Easton Ellis


American psycho est l'histoire d'un jeune américain riche qui souffre de l'absurdité de la vie et décide de faire rejaillir sa souffrance sur le visage de ses victimes en leur faisant subir les pires tortures jusqu'à la mort.

Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais en ouvrant ce deuxième livre de Bret, j'ai l'impression de lire "Les lois de l'attraction" avec des personnages qui ont réussi à devenir adultes sans se noyer dans leur vomi tellement ils étaient saouls ou crever d'une overdose d'héroïne. C'est toujours le même style, la même vision des choses, normal me direz-vous, c'est le même auteur, je ne sais pas, peut-être me faudrait-il un auteur schizo, mais cette manie d'énumérer à chaque scène toutes les marques de luxe que portent les personnages m'exaspère, sans parler du fait qu'ils sont tous des riches dépressifs saouls à longueur de temps et qui parlent du sexe et des femmes qu'ils baisent d'une manière toujours crue et stupide. Bref, son hymne doit être pas de valeurs ni moeurs, enivrons-nous et foutons-nous en l'air et notre existence avec !

Scoop : d'après Wikipédia, il se considère comme un moraliste. Nous ne sommes pas totalement d'accord sur sa manière de faire dans ce cas ! Bret serait alors du genre qui, pour vous dissuader de vous saouler la gueule, vous noierait dans un bassin d'alcool.

"- Je me souviens qu'il m'a dit un jour qu'il n'en pouvait plus de la voir passer ses week-ends à ne rien faire, à part ses ongles.
- Mon Dieu, fait Evelyn, puis réellement déconcertée : Tu veux dire que... attends, qu'elle n'avait personne pour les lui faire ?"

Voilà, cet extrait est une image parlante du livre. Des bourgeois qui discutent de sujets absurdes, et en parallèle l'un deux mène une double vie où il est un tueur psychopathe. Ce n'est pas de la fiction. Ce livre est très vrai. Et malgré le fait qu'il m'énerve presque au bout de chaque ligne, il n'en demeure pas moins vrai et... tranchant. Bret reflète à chaque fois le côté qui me fait flipper de la société, ça doit être pour ça que je le maudis à la fin de chaque page et peut-être pour ça aussi que je cours acheter tous ses livres, mieux connaître l'ennemi non pas pour s'en protéger mais pour mieux l'accepter et se faire à l'idée qu'un jour j'en serais peut-être la victime. Reposer la tête dans la gueule du loup avec plus de sérénité.

Il est misogyne, raciste, antisémite, cannibale, psychopathe, manique et assassin. Si je savais de quoi était fait ce livre je ne l'aurais pas lu.

Je n'ai jamais vu une horreur pareille, ce livre devrait être interdit à la vente, il est très dangereux et nous n'avons pas besoin de ça. Je ne sais pas à quoi il pensait cet éditeur ! Peut-être qu'il était menacé par Bret. Il doit y avoir un truc louche dans cette affaire, je ne peux pas m'empêcher de le croire. C'est trop malsain pour que ce soit innocent.

Au bout de la 430ème page je décide de sauter tous les chapitres traitant de ses meurtres, c'est ce que j'aurais dû faire depuis le début, je ne sais pas pourquoi je n'y avais pas pensé avant. Je décide d'arrêter le téléchargement du film aussi, j'ai perdu assez de temps comme ça.

Pour conclure, j'aurais aimé n'avoir jamais lu ce livre, je ne sais pas à quoi il pensait en l'écrivant ni où il voulait en venir. C'est un écrivain talentueux mais je n'aime pas sa philosophie de la vie. Une violence maximale, faire souffrir les autres parce qu'on souffre, je pense que c'est assez courant, et disons que chacun sa méthode, la sienne c'est de torturer les gens, les couper en petits morceaux...

Le sujet aurait pu être bon et très intéressant s'il avait été abordé d'une manière beaucoup plus intelligente et plus noble que celle-la. 

dimanche 5 décembre 2010

J'aurais adoré être ethnologue... - Margaux Motin

Je ne vous raconte pas la joie, le bonheur, la félicité que j'ai ressentis quand je suis entrée à la librairie et que j'aperçois les deux BD de Margaux Motin ! Un autre voeux qui se réalise ! Pas besoin de les commander ! Oui, au Maroc aussi on commence à consommer du Motin ! Ce sont dans des moments comme celui-la que je suis fière de mon Maroc (ben quoi? u_u) !


Margaux Motin, je l'ai découverte à travers un ami qui m'a fait découvrir son blog, depuis, c'est l'équivalent de mon kinder bueno pour mes pauses au bureau. Ça se passe toujours dans la bonne humeur, j'adore ses dessins et les expressions du visage, et je chéris plus particulièrement les BD où y a sa petite Poupette ^^

Après avoir lu un bout de Schopenhauer, j'ai commencé à déprimer et j'ai décidé de changer de lecture, sauf que je suis tombée sur un livre pas vraiment gai, c'est là où j'ai décidé qu'il était temps de faire une pause et de sortir une arme infaillible pour me mettre de bonne humeur et me redonner sourires et goût à la vie (oui carrément). Mission accomplie !

J'aurai aimé pouvoir dessiner moi aussi, y a tellement de scènes que je vis et que je verrai bien illustrées en BD, mais bon.

Voici une de mes préférées de ce premier livre !


A consommer sans modération !

vendredi 3 décembre 2010

Mon challenge littéraire 2011 - Partie 2 (mis à jour le 19/03/11)

Finalement j'ai décidé de participer à un second challenge littéraire sur Livraddict, il me faisait de l'oeil depuis le début vu que j'en avais déjà lu une partie avant, c'est le genre contemporain.

Voici donc la liste que je dois lire d'ici le 31/12/2011 :


1 - Une Prière Pour Owen de John Irving
2 - La Saga Malaussène, tome 1 : Au bonheur des ogres de Daniel Pennac
3 - Le Clan des Otori, tome 1 : Le Silence du Rossignol de Lian Hearn
4 - Entre chiens et loups, tome 1 de Malorie Blackman
5 - Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
6 - La porte des enfers de Laurent Gaudé
7 - Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer
8 - Les Thanatonautes de Bernard Werber
9 - Oscar et la dame rose de Eric-Emmanuel Schmitt
10 - L'évangile selon Pilate, suivi de Journal d'un roman volé de Eric-Emmanuel Schmitt
11 - Seul le silence de R.J. Ellory
12 - La vie devant soi de Emile Ajar
13 - Le monde de Sophie de Jostein Gaarder
14 - L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
15 - La ferme des animaux de George Orwell
16 - L'enfant de Noé de Eric-Emmanuel Schmitt
17 - Ensemble, c'est tout de Anna Gavalda
18 - Les enfants de la liberté de Marc Levy
19 - Cosmétique de l'ennemi de Amélie Nothomb
20 - Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé

Score actuel : 8/20

Médaille d'or : 20/20
Médaille d'argent : 16/20
Médaille de bronze : 12/20
Médaille de chocolat : 8/20

mercredi 1 décembre 2010

L'élégance du hérisson - Muriel Barbery





Au bout des six premières pages, j'avais envie de tout relire dès le début, tellement c'était beau, tellement c'était bon. ça fait bien longtemps que je n'ai pas eu ce sentiment, et ce n'est pas pour me déplaire. 

Mais la suite était encore plus fascinante, plus parfaite. Les pensées profondes, les Haikus, le japon, la fille de douze ans, sa vision du monde, son intelligence supérieure, le bocal , les mouches et l'issue du suicide puis cette peur de se tromper, c'était tout moi. Je me suis dit alors que j'ai plusieurs âmes soeurs et me suis demandé encore si on n'était pas qu'une seule et même existence, d'autres plus distraits et étourdis que d'autres seulement.

Jusque là je m'abstenais d'exprimer ce genre de pensées par peur de passer pour une personne hautaine, ce que je suis peut-être, mais Dieu ce que je déteste les adjectifs ! Et alors j'ai pensé que la différence entre moi et cette auteur de douze ans est mon manque de confiance en moi-même et que c'est ce qui différencie le vrai génie du faux. Puis j'ai pris conscience de ce qui était le plus important. Finir dans le bocal pour une excuse aussi ridicule serait vraiment bête.

Paloma avait décidé de se suicider mais notre biologie et notre psyché profonde nous rattrapent et nous rattraperont toujours, à se demander pourquoi perdre autant d'énergie à lutter et à émettre des pensées. Son instinct de survie n'avait pas dit son dernier mot.



Il est parmi les meilleurs livres que j'ai lus, probablement le meilleur ! Il est très bien écrit, pour moi il est tout juste parfait.

Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune avec AnneSo, Christine, lecturevvv, Lyra Sullivan, marmotte, Mélusine, Nathalie, Setsuka, stellade et Révélation dont je me réjouis beaucoup de lire les chroniques (lien via leurs blogs en cliquant sur le pseudo).

dimanche 28 novembre 2010

Damien Saez accuse !


Comment écrire un texte à la hauteur de la plume de Saez ? J'écoute son album "J'accuse" en boucle depuis hier soir. Hier encore, je conversais avec un ami et lui demandais s'il existe encore de nos vivants des philosophes à la hauteur de Socrate, Platon, Nietszche, Schopenhauer, Einstein, Spinoza, Aristote, Epicure, Horace... ou s'il va falloir attendre leur mort pour qu'on prenne conscience de leur génie. Il m'a répondu qu'ils doivent être plus rares de nos jours et que peut-être existent-ils mais que nous ne comprenons pas encore le génie de leurs doctrines. 






Et puis j'écoute le dernier album de Saez, je regarde cette vidéo et je me dis que oui ils existent encore, des philosophes intègres incorruptibles ni par la société de consommation ni par la célébrité malsaine. Chapeau très bas à Saez qui est resté fidèle à lui-même tout au long de ses 6 albums et a su garder le recul qu'il faut sans jamais faillir. Voici un exemple à suivre qui est pour moi la première fierté de la France aujourd'hui !


Album "J'accuse" de Damien Saez censuré [JACKUSE.COM]
envoyé par Boutique_Jackuse. - Futurs lauréats du Sundance.

samedi 27 novembre 2010

Schopenhauer mon autre


"Schopenhauer, qui n'aimait pas les hommes, et professait que la vie était un jeu n'en valant pas la chandelle, a été un observateur passionné du monde sensible, de ses créatures naturelles et des chefs d'oeuvre dont le génie humain l'a orné. On trouvera chez lui des pages magnifiques sur la beauté de la nature, des oeuvres d'art, et sur la lumière dont il dit qu'elle est la plus belle des choses de ce monde. Et bien sûr, sur la musique, à qui il confère une dignité insigne, en en faisant, contre la hiérarchie instaurée par Hegel ou Schelling, le sommet de la pyramide des arts ; mieux encore : l'expression de la quintessence du monde. Ainsi, plus clairement que les phénomènes communs, la musique (entendons : la musique classique) suffit à exprimer l'ordre du monde, depuis les profondeurs obscures et lourdes de la matière, jusqu'aux plus légères oscillations de l'âme humaine. Schopenhauer, homme des défiances continuelles, confinant parfois au délire de persécution, eut cette sagesse ou naïveté fondamentale de croire que la contemplation du monde sensible pouvait lui fournir la clé de son énigme."

Préface de Vincent Stanek pour "Le monde comme volonté et représentation I" d'Arthur Schopenhauer

mardi 23 novembre 2010

Vita Brevis - Mon Jostein Gaarder


Beaucoup de gens tombent amoureux, peut-être que tout le monde tombe amoureux, mais je ne sais pas si tout le monde rencontre son autre spirituel. Celui avec qui votre âme ne fait qu'une, celui avec qui vous vous dites non pas que vous êtes deux âmes dans un même corps mais que vous êtes une même âme dans deux corps différents. Je ne crois pas que tout le monde a la chance de découvrir ça. Et quand le parfait montre le bout de son nez, il se rappelle qu'il ne doit pas être là et qu'il doit vite faire de rentrer, alors votre bonheur dure deux mois ou quelques années comme fut le cas d'Aemilia Floria. "Ma rivale n'était pas une autre femme et je ne pouvais pas la voir, elle était un concept philosophique..." nous confit-elle, quant à moi je peux vous confier que c'est la pire "trahison".

C'est l'histoire de Saint Augustin et d'Aemilia Floria, je ne connaissais ni l'un ni l'autre mais je connais Jostein Gaarder et pour rien je ne passerai à côté d'un seul de ses écrits. Saint Augustin et Aemilia Floria étaient un couple amoureux uni par la spiritualité, la passion, la philosophie et une grande intelligence, jusqu'au jour où Saint Augustin décide de rejoindre l'église et d'opter pour la chasteté. Ce livre est un recueil des lettres que Floria lui envoie après avoir lu sa célèbre oeuvre Confessions.

C'est une excellente confrontation entre le point de vue philosophique de Floria et le point de vue religieux de Saint Augustin. 


Extraits :


"A quel titre le petit pourrait-il gouverner le grand ou l'oeuvre définír le maître? Oui, comment l'oeuvre pourrait-elle décider de son propre chef de cesser de n'être qu'une oeuvre?" Floria

"La mort ne nous concerne pas, aimait-il à dire, ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n'est rien pour nous tant que nous existons, la mort n'est pas, et quand la mort est là, nous ne sommes plus." Epicure

Bonne lecture.

lundi 22 novembre 2010

100 pages blanches - Cyril Massarotto


Ce livre là, je ne l'oublierai pas. Parce qu'il a été accompagné par une musique en boucle, parce que j'étais plongée dans mes souvenirs, dans mes pensées et dans mon propre carnet tout au long du livre. Je l'ai lu en quelques heures, après tout je crois que c'est comme ça qu'on lit Massarotto

Ses livres n'ont rien de spécial, ils sont très simples et des fois j'ai l'impression qu'ils sont trop courts et qu'il ne dit pas grand chose. C'est quelqu'un qui raconte la vie et il la raconte bien vu que je lis ses livres d'un seul trait. Et puis je l'adore pour son optimisme et ses fins heureuses, j'ai failli détester ce livre à la fin mais il m'a bien eue ! 

Massarotto répète dans ses deux livres deux choses, celles que j'ai retenues en tout cas : 

- Il dit qu'il a eu une vie heureuse, une enfance heureuse et qu'il n'a jamais vraiment été malheureux, malgré un passé qui aurait pu être vécu par d'autres comme une période sombre, mais pour lui tout va bien et il estime qu'il s'en est plutôt très bien sorti. Il dit qu'il a eu son lot de malheur certes mais que tout va très bien, ce n'est pas un dramatique notre Massarotto ! Je devrai en prendre de la graine, mais c'est impossible.

- Il répète qu'il doit arrêter de boire de l'alcool parce qu'à chaque fois ça lui crée trop de problèmes. 

J'aurai aimé lui parler après avoir lu ses livres, j'ai tellement de questions en tête maintenant. En lui parlant déjà l'autre fois je savais que je ressentirai ça après avoir lu ses livres et j'ai essayé d'en apprendre un max sur lui sur le moment. Mais ce n'est pas grave, j'en aurai l'occasion après la sortie de son prochain livre.

Dès les premières lignes de ce livre, c'était différent, le style était différent par rapport à "Dieu est un pote à moi", je préfère "100 pages blanches". Il est très romantique et dans ses histoires tout va bien, il y a quelques péripéties mais rien de très grave et elles sont en général résolues très rapidement, comme si Massarotto ne supportait pas de stresser ses lecteurs et je l'en remercie. Certains trouveraient ça ennuyeux peut-être mais moi j'adore quand tout va bien, ça ne m'ennuie pas. Il y en a marre des histoires qui se terminent mal.

Et puis j'ai adoré la scène finale, ça me ressemble tellement.

Verdict

 J'adore Massarotto,  ce livre m'a marquée parce qu'il a soulevé plein de souvenirs chez moi, il m'a énormément inspiré et j'ai beaucoup écrit et réfléchi depuis que j'ai commencé à le lire. 

Et puis je me dis que Massarotto à force d'y croire, il finira par avoir une belle existence, comme il la dessine si bien dans ses livres...

dimanche 21 novembre 2010

Sleepless

Il y a un truc étrange qui m'arrive depuis quelques jours, le souvenir de ces sleepless nights que je n'ai pas eu depuis très longtemps, n'arrête pas de me faire des clins d'oeil, et là une chanson que j'avais sur mon itunes depuis 11 mois me bouleverse... !!!


L'homme qui exauce les voeux - Tarquin Hall

Dans le cadre du challenge hasard(eux), on devait choisir un ou deux livres dont on ne connaissait pas l'auteur, notre choix devait se faire en nous basant uniquement sur le titre et la couverture du livre, sans jamais lire la 4ème de couverture. 

Mon premier choix étant Les lois de l'attraction de Bret Easton Ellis, mon second choix fut donc celui-la !


Pourquoi ce livre 

Les couleurs. Encore et toujours. Des couleurs chaudes, j'adore ce jaune doré-moutarde sur un fond un peu brouillé.

Le titre. "L'homme qui exauce les voeux" est un titre qui m'a laissée rêveuse, bien que je voyais qu'il s'agissait d'un livre policier, j'ai tout de même espéré y retrouver un côté un peu fantaisiste et imaginaire.

La photo. Une femme indienne qui porte son enfant et qui semble en fuite, et puis son regard dur m'a fait tranché pour ce livre.

Disons qu'à la fin, ce qui m'a décidée c'est le fait que ça se déroule en Inde, et comme j'adore ce pays et ce continent en général, je me suis dit pourquoi ne pas aller y faire un tour et le découvrir un peu plus !


Le livre 

Tarquin Hall est un journaliste anglais marié à une indienne et ceci est son premier roman. Vish Puri est le meilleur détective privé de l'Inde et dans chaque roman il aura une ou plusieurs nouvelles énigmes à résoudre.

Dès la première page, nous sommes en plein milieu de l'Inde, l'auteur utilise plusieurs termes en pendjabi en mettant un glossaire à la fin du livre pour les définitions. On y retrouve une Inde noyée jusqu'au cou dans la corruption, on y retrouve également une Inde schizophrène entre les adeptes du golf et du gold et une Inde où les déchets et les poubelles sont ramassés par les intouchables pour revendre les miettes et les restes des gens heureux. 

Le style est simple et facile à lire. Vish Puri mène environ 3 enquêtes en même temps, une enquête principale et deux hybrides, à travers lesquelles l'auteur nous expose les traditions encore très présentes des indiens concernant le mariage notamment, où les parents choisissent les époux de leurs filles puis en engageant un détective privé pour s'assurer de leur bon choix. 

Ce qui manquait au livre, c'était un personnage plus frappant et plus spécial, à la Lisbeth Salander dans la saga Millénium de Stieg Larsson


Verdict

Sinon le livre est bien, si je tombe sur d'autres livres de la collection Vish Puri, j'en prendrai sans doute, mais en attendant j'ai une PAL assez consistante qui m'attend.

Je ne sais plus si je reconduirai ce challenge l'année prochaine, c'est frustrant de lire un livre sans lire la 4ème de couverture, ça semble facile mais c'est une vraie torture !

jeudi 18 novembre 2010

Mon challenge littéraire pour l'année 2011 ! (mis à jour le 25/03/11)

On dirait que je viens de trouver le genre de lectures qui m'attirent et ça s'avère être... le drame ! En même temps, ça ne devrait pas m'étonner mais bon.


Voici la liste des livres que je dois lire d'ici le 31/12/2011 !




1 - Les cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini 2 - Neige de Maxence Fermine
3 - La voleuse de livres de Markus Zusak
4 - Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee
5 - La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier
6 - La ferme des animaux de George Orwell
7 - Le Vieil Homme et la Mer d'Ernest Hemingway
8 - Le temps n'est rien / De toute éternité de Audrey Niffenegger 
9 - Ne t'inquiète pas pour moi de Alice Kuipers
10 - La route de Cormac McCarthy 11 - Le liseur de Bernhard Schlink
12 - Junk de Melvin Burgess
13 - L'attentat de Yasmina Khadra 14 - Le maître des illusions de Donna Tartt
15 - Un secret de Philippe Grimbert
16 - Si je reste de Gayle Forman
17 - Oliver Twist de Charles Dickens
18 - Les yeux Jaunes des Crocodiles de Katherine Pancol 19 - Lolita de Vladimir Nabokov
20 - Parce que je t'aime de Guillaume Musso



Score actuel 4/20


Médaille d'or : 20/20
Médaille d'argent : 16/20
Médaille de bronze : 12/20
Médaille de chocolat : 8/20



L'objectif est d'arriver à 20/20 évidemment, les médailles seront visibles sur notre profil sur Livraddcit.

Dieu est un pote à moi - Cyril Massarotto

Alors l'histoire de ce livre sera un peu spéciale vu que j'ai parlé à l'auteur avant de lire son oeuvre ! ça n'arrive pas tous les jours hein, vous en conviendrez ! Merci Livraddict qui m'a permis de réaliser cet échange très sympa avec M. Massarotto. 


Cet auteur, je l'ai découvert en parcourant les PAL et wish-list de certains lecteurs sur Livraddict, ses titres ont attiré mon attention puis les synopsis m'ont tous parlé, je les ai tout de suite ajoutés à ma wish-list aussi et me suis mise à leur recherche dans les librairies locales, comme je ne les trouvais pas je les ai donc tous commandés (3 livres).


Cyril Massarotto et moi !

Un soir en me connectant par hasard sur Livraddict je découvre qu'il y a un chat en live avec Massarotto, je ne crois pas mes yeux, je suis toute excitée et je ne perds pas de temps pour me joindre au chat ! 


Première impression...

J'ai commencé par lire toutes les questions et ses réponses qui ont précédé... Première impression : le gars n'est pas aussi profond que je l'aurai espéré. Au fur et à mesure que je lis ses réponses, il me donne l'impression d'un gars qui ne se prend pas trop la tête, avec quoi ? et bien avec plein de choses... Il répond souvent par "ah bah en fait, je ne m'étais jamais posé la question !" ou encore "c'est mon éditeur qui s'occupe du choix de la couverture, c'est pas trop mon truc, je ne suis pas doué pour le choix des couvertures"... etc. Ah ben bravo ! Et puis il était très... comment dire ? Un peu trop ordinaire peut-être. Il envoyait des "Lol" et des smiley trop marrants et tellement ... familiers. Je n'ai senti à aucun moment qu'il y avait quelque chose qui nous séparait, nous lecteurs de cet humble écrivain, il a vraiment été très modeste, très gentil, il répondait de façon très spontanée, très familière, comme si on était tous assis autour d'un feu de camp, c'était très convivial. Merci.


Le livre

J'ai commencé le livre tout à l'heure, je l'ai lu d'un seul trait, et en général ces livres là je ne les oublie pas. J'avais l'impression d'avoir regardé un film, j'ai vu une vie défiler devant mes yeux, la fin était prévisible mais j'ai continué à espérer un miracle jusqu'aux dernières pages... Massarotto nous a dit qu'il n'aime pas les mauvaises fins et donne du bonheur à ses personnages, vu que c'est déjà dur pour lui de s'en séparer alors au moins le faire en de bons termes en quelque sorte. J'ai adoré ça en lui, parce que nous sommes d'accord sur ce point, mais j'ai espéré un miracle... au lieu d'un happy ending. J'espère trop.

Le début du livre était à la hauteur de ma première impression sur Massarotto, j'en attendais plus de lui et j'avais peur que tout le livre soit aussi... bredouille et sans véritable valeur ajoutée, rien de consistant quoi ! Puis il m'a fait chialer le Massarotto, tellement que j'ai préféré continuer à lire rapidement et ne plus me laisser emporter par certaines pensées et peurs que créaient en moi le livre, et pour ça c'est un bon livre ! 

Ce livre est l'histoire d'une vie et on voit défiler toutes les étapes habituelles, et comme dans tout amour trop parfait, il ne dure pas longtemps, faut bien avoir sa dose de drame, vous vous croyiez où ? Ce n'est pas le paradis ici ! Alors il nous le rappelle également. J'ai bien aimé ses échanges avec Dieu, il y a plein d'idées originales, nouvelles et il y a aussi plein de croyances de l'auteur, c'est normal. Des croyances que je lisais avec beaucoup de réserve aussi lorsqu'elles contredisaient les miennes, c'est normal.

J'ai bien aimé le style parfois. Massarotto est imprévisible et ça j'aime bien. En parcourant les premières pages comme en lui parlant les premières minutes on peut croire que c'est quelqu'un de "light", qui ne va pas nous apporter grand chose finalement, qui ne pense pas beaucoup, qui ne va pas nous secouer... puis il nous secoue, sans qu'on le voit venir. Comme un homme qui nous apporterait une grande vérité mais sans en faire tout un évènement ! J'aime beaucoup, il est zen, il est calme. C'est ce que j'ai ressenti. C'est quelqu'un qui peut te regarder dans les yeux et te dire "life sucks" sans dégager aucune colère, sans s'emporter, sans même être indifférent. Il nous communique des choses intéressantes et n'attend pas les applaudissements. Voilà, c'est exactement ce que j'ai ressenti en le lisant.

Il m'a beaucoup surprise dans la partie dramatique du livre, je me suis surprise entrain d'étouffer mes larmes, ça ne voulait plus s'arrêter, je ne m'y attendais pas, je pensais que tu étais un gars sympa sans histoires, mais nous avons tous une histoire. 


Verdict

C'est un livre intéressant, léger et lourd à la fois, plein d'humour et de larmes aussi, c'est l'histoire d'une vie. 

Les lois de l'attraction - Bret Easton Ellis

Je n'aime pas recopier les 4ème de couverture sur mon blog, parce que déjà je n'aime pas les lire sur les autres blogs, ce qui m'intéresse c'est l'avis de la personne sur le livre, donc il n'y aura pas de 4ème de couverture sur ce blog.


Je participe à un challenge sur Livraddict, "Le challenge hasard(eux)", qui consiste à choisir deux livres à lire d'ici le 31 décembre, en se basant uniquement sur la couverture du livre et sur le titre, il est interdit de lire la 4ème de couverture, il ne faut pas connaître l'auteur et le second livre doit être d'un genre différent. Mon choix s'est donc posé sur celui-là.


Pourquoi ce livre ?

Les couleurs. J'ai toujours adoré le mix du bleu et du jaune et ma couleur préférée est le vert. J'accorde énormément d'importance aux couleurs dans ma vie en général. 

La photo. Un ado debout au milieu d'une route, enfin sur un trottoir, dès le premier coup d'oeil je vois déjà le profil, un ado un peu perdu, un peu emmerdé, mal dans sa peau. ça m'attire. 

"God". Comme je suis une fascinée par Dieu et tout ce qui a un quelconque lien avec la création et l'existence, j'ai saisi le livre et je savais que j'allais l'acheter. 

"Hel". Que j'ai imaginé être un "Hell" et comme je suis une amoureuse des contrastes, des différences, de la diversité et de l'extrême, mon intérêt était à son maximum. 

L'oeil. Derrière... qui voit tout. 

Le titre. "Les lois de l'attraction", je n'avais pas imaginé une seconde que ce serait une histoire d'attraction sexuelle, j'avais imaginé un sujet plus scientifique, plus existentiel plus artiste. 

Mon choix était donc fait, j'ai acheté le livre.


Le livre

Les premières pages ont été pénibles à lire, autant dire que j'étais remontée et énervée. Je détestais ce style vulgaire et insolent, autant par son contenu que par la structure de ses phrases. Le livre parle de la génération américaine des années 80', sexe drogue et rock'n'roll sont bien le thème de ce livre, il s'agit d'extraits de plusieurs journaux intimes de plusieurs personnages et qui ne parlent donc que de ça, ils sont tout le temps drogués, tout le temps saouls, tout le temps excités et entrain de b*****, tout le monde saute tout le monde et PERSONNE N'EST SOBRE NI CONSCIENT UNE SEULE SECONDE, L'HORREUR !!!! Quant au style de notre cher Bret, il s'agit de phrases très très courtes, il ne se gêne pas pour sauter le sujet dans ses phrases, c'est-à-dire qu'on trouve souvent des phrases du style "ai mangé puis sorti." au lieu de "j'ai mangé puis je suis sorti.", normal les personnages sont défoncés et n'ont pas le temps de faire des phrases !!!! Mais ça je ne le comprendrai et je ne l'accepterai que plus tard. Il n'y a pas de paragraphes, le tout est écrit comme un tas !!! Alors j'ai vraiment eu l'impression que Mr Bret ne s'était vraiment pas fait trop chier !!! Oh oui, les premières pages ont été pénibles à lire !

Puis j'ai continué à lire et j'ai commencé à comprendre le style et à l'apprécier et enfin l'adorer !!! Ce que j'ai le plus aimé dans ce livre c'est la vérité des sentiments et des pensées des personnages, comme il s'agit de leurs journaux intimes, nous sommes dans la tête de chaque personnage et leur façon de penser, de percevoir les situations et les gens est tellement réelle qu'on ne peut que se sentir concernés. J'ai adoré comment Bret nous rappelle que nous interprétons trop souvent le monde extérieur à notre convenance et que nous allons rarement vers les gens et finissons par nous tromper bien souvent sur leur compte. 

Bret présente le style de vie de la génération américaine bourgeoise des 80's, et moi qui suis contre toutes les formes de drogues, de tabac et d'alcool je me suis sentie encore plus attristée par ce livre... Ces jeunes qui ont passé des années de leur vie ivres, défoncés, raides, pour reprendre les mots de l'auteur, je ne sais pas comment on peut concevoir un style de vie pareil ni comment on peut laisser une société amorale émerger comme ça puis lui coller un joli ruban et l'appeler hippie ou freedom ou une autre connerie encore. Je n'ai pas compris comment est-ce qu'aucun personnage n'a décidé de se reprendre en main à aucun moment. 


Verdict

La beauté du livre réside dans la sincérité des sentiments des personnages, de la description de leurs pensées qui est très réelle, et leurs préoccupations qui sont tout aussi vraies, on a beau refléter des personnages quels qu'ils soient, au fond de nous-mêmes nous pensons tous à la même chose, à celui ou celle qui nous plait et à nous-mêmes.

Donc pour conclure, j'ai adoré le livre et je suis très contente de cette découverte, d'ailleurs je viens d'acheter deux autres livres du même auteur "American Psycho" et "Lunar Park". J'avais adoré le challenge hasardeux dès le début, vu que j'adore cette idée de "hasard" dans l'absolu, et encore une fois le hasard fait bien les choses comme on dit :)

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