Ce livre est excellent et j'ai du mal à imaginer quelqu'un ne pas l'aimer. Une histoire très bien ficelée, rien à dire pour ma part ! ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi bien "travaillé", un livre qui ne soit pas écrit juste pour écrire, ou dans l'urgence juste pour le publier, ce n'est pas un de ces livres qui n'ont ni queue ni tête, qui sont écrits juste comme ça... comme c'est le cas pour pas mal de livres récents. Dans
Les cerfs-volants de Kaboul on sent que l'auteur s'est bien appliqué.
Ce livre a éveillé en moi trop d'émotions, surtout au début, j'avais envie de pleurer et j'ai haï l'auteur, une de ces émotions qui vous gâchent votre journée (carrément!), je me suis même dit que je ne lirai plus ce genre "drame" et que je m'en tiendrai au "contemporain" pour le moment. En même temps j'ai apprécié la franchise de l'auteur qui se présentait à nous sous son plus mauvais jour, j'avais l'impression qu'il faisait tout pour qu'on le déteste, afin de soulager sa culpabilité, peut-être, vu l'être horrible qu'il était.
Ce que j'ai adoré dans ce livre c'est la
psychologie de l'enfant qui est très bien étudiée, j'adore ça. La jalousie, le besoin de reconnaissance... etc. Je ne sais plus à quand remonte ma fascination horrifiée pour l'Afghanistan - le Pakistan - les Kurdes... etc. Ces gens, je pourrai les observer des journées entières que je ne m'en lasserai pas, ils représentent pour moi un vrai mystère. Ces terres représentent pour moi un miracle et un véritable enfer... La lapidation, leurs modes de vie, leurs femmes privées d'existence, trop de choses que je ne comprends pas, que je refuse d'admettre et qui suscitent pourtant toute ma curiosité parce que ça me fait tellement peur.
Pour la première fois, j'ai réalisé l'horreur des talibans, j'ai compris un peu ce qui s'est passé en Afghanistan, ce qui s'y passe encore, le rôle des russes, des américains, des pakistanais et Dieu sait qui encore qui se mêle du destin de ce pays qui me semble plus lointain qu'aucun autre, de tout point de vue.
Ce que j'ai le plus retenu de ce livre et qui m'a le plus confuse, ce sont
ces personnes très différentes que sont les musulmans. J'ai l'impression qu'il y a autant d'islams que de personnes, chacun le comprend à sa façon, quand certains assassinent de sang froid des centaines de familles en en tirant une satisfaction maladive, comme des assoiffés de sang, ils violent les enfants au passage, et disent faire ça au nom d'Allah! Quand l'islam dit que l'acte homosexuel
secoue le trône d'Allah et qu'il est considéré parmi les péchés les plus graves... alors combien y a-t-il d'Allah ? Alors que d'autres boivent du vin,
pisseraient sur les barbus qui récitent le Coran sans en comprendre un traître mot et
ne croient pas en Dieu... Je ne pensais pas qu'en Afghanistan existeraient des personnes athées... Ce que j'ai retenu aussi c'est que non seulement il y a autant d'islams que de gens mais il y a autant d'islams que de nations, que de cultures, que de familles... C'est vraiment déroutant, et
Khalid Hosseini a bien démontré à quel point l'islam est tellement mal enseigné,
la prière est réduite à des rites complexes à observer cinq fois par jour, on enseigne les versets du Coran sans jamais les expliquer et on demande aux apprentis de prononcer les mots arabes correctement afin d'être mieux entendus par Dieu.
Enfin, c'est une histoire d'amitié, de loyauté, de trahison, de relations humaines fortes en émotions. On ne perd pas son temps en lisant ce livre c'est sûr !
Ce livre a été lu dans le cadre d'une Lecture Commune sur Livraddict.