mercredi 30 juillet 2014

Qui a piqué mon fromage ? - Spencer Johnson


Cette chronique va être rapide et courte, tout comme le temps qu'a nécessité la lecture de ce livre et la valeur ajoutée qu'il m'a apporté.

J'entendais parler de ce livre depuis des années, il est une référence dans le milieu professionnel en matière d'adaptation au changement et est souvent présenté comme un livre presque révolutionnaire en la matière... j'avais l'impression qu'il avait marqué les esprits à chaque fois qu'on m'en parlait.

Il a sans doute fait son petit effet grâce à l'originalité de l'approche, puisque le sujet nous est présenté sous forme de conte, puisqu'il s'agit de l'histoire de 4 souris qui vont devoir faire face à un changement de situation. Chacune s'y prendra à sa manière, il y a celle qui suit son instinct et prend des décisions rapidement, il y a celle qui campe sur ses positions et refuse catégoriquement de changer ses vieilles habitudes et sortir de sa zone de confort, il y a celle qui est tenté mais a peur et a besoin de beaucoup de temps pour se décider et enfin il y a celle qui est tout le temps dans l'action et fonce tête baissée.

Si cette lecture n'a pas été un total flop pour ma part (elle l'a été quand même un peu) c'est grâce à une morale que j'ai appréciée et qui met surtout le point sur la peur et qui démontre à quel point dépasser ses peurs est la clé de toute réussite. Lisez-le si vous tombez dessus, ça ne vous prendra pas beaucoup de temps, mais nul besoin de courir l'acheter non plus.

Attachement - Rainbow Rowell


Lincoln est un jeune homme travaillant comme agent de sécurité informatique dans l'équipe de nuit dans une entreprise aux Etats-Unis durant les années 1990. Son travail consiste à lire les emails rédigés par le personnel durant la journée afin de s'assurer que le règlement déontologique est respecté. C'est ainsi qu'il va s'attacher petit à petit aux échanges réguliers entre deux jeunes femmes, Jennifer et Beth, deux meilleures amies aux réflexions souvent très drôles... jusqu'au jour où Lincoln tombera amoureux de Beth alors qu'il ne l'a encore jamais vue.

C'est une belle comédie romantique avec laquelle j'ai passé de très bons moments, elle est légère et très sympathique, sans pour autant tomber dans le niais. Je la recommande clairement. Je l'ai même préférée à Eleanor & Park. Si si. 

Le Harem et l'Occident - Fatema Mernissi


Ça faisait un petit moment que je n'avais pas lu d'essais, non ? Ça vous changera des BD tiens. Merci à Auriane de m'avoir fait découvrir cette auteure et spécialement ce livre que j'ai dévoré et apprécié. 

Fatema Mernissi est une auteur marocaine, native de Fès, qui a écrit plusieurs livres dont "Rêves de femmes" qui a été traduit en plus de 20 langues. Et dire que je n'avais encore lu aucun de ses livres ! C'est en effectuant sa tournée européenne pour la promotion de ce dernier qu'elle n'a pu s'empêcher de remarquer une réaction étrange chez les journalistes qui l'interviewaient... En effet, à chaque fois qu'elle leur annonçait qu'elle est née dans un harem à Fès, ils affichaient un sourire coquin. Intriguée, elle est devenue l'interviewée interrogeant ces hommes européens décidément réjouis par ce détail de sa vie. Elle a très vite fini par comprendre qu'à l'évocation du mot "harem", l'Occidental y voyait un jardin d'éden avec des femmes nues à perte de vue, servies sur un plateau en or, mises à la disposition du sexe mâle pour subvenir à ses moindres désirs 24/7. Fatema est tombée des nues... Comme ils étaient loin de la réalité !

On l'aura compris, dans cet essai de 230 pages environ, l'auteur nous expose la vision de l'Occident des harems, et des femmes par extension. D'autre part, elle nous présente la réalité des choses, la réalité orientale, perse et arabe, elle qui a vécu et naquit dans un harem. C'est un essai passionnant et époustouflant qui m'a appris et éclairé sur énormément de sujets, notamment sur le rôle joué par les femmes durant une partie de l'Histoire musulmane, plus précisément au sein des harems. Autant dire, la version originale de Shéhérazade, rien que ça !

Fatema Mernissi aborde d'ailleurs le sujet à travers l'histoire de Shéhérazade, l'histoire originale perse, puis les différentes traductions et légères modifications qui se sont parfois tellement amplifiées que le résultat final n'avait plus rien à voir avec la version originale. Notamment Le mille et deuxième conte de Shéhérazade par Edgar Allan Poe où l'héroïne est tuée à la fin par le roi... ou encore dans La mille et deuxième nuit écrit par Théophile Gauthier

Si Shéhérazade dans la version originale réussit à conquérir le roi à travers son intelligence et la pertinence de ses propos, en lui racontant en mille et une façon des histoires reflétant son propre mal-être, lié à son ex femme qui l'a trahi notamment, et qui lui permirent de mieux accepter cette mauvaise expérience et la dépasser... Et si l'histoire de Shéhérazade est d'abord l'histoire d'un peuple qui se rebelle contre le régime mis en place... Tout ceci est réduit dans les versions contemporaines de cette histoire pleine de morales en une Shéhérazade bien maquillée, championne olympique de la danse du ventre, réalisant mille et une performances plus sensuelles les unes que les autres devant une gente masculine à la gueule béante, bavant comme jamais sur le mythe de la femme orientale, dont la principale mission dans la vie est de transformer les désirs de son maître en ordres et en réalité immédiatement exaucés.

Ce qui a aussi frappé l'auteur durant ses étonnantes interviews, c'est le fait que les journalistes qu'elle a rencontrés n'aient à aucun moment pu imaginer que ces femmes vivant au sein des harems, n'étaient en réalité pas consentantes. Elle, qui a connu cette réalité de près, et pour qui il était évident que les femmes prisonnières de ces hauts murs passaient leurs journées sinon leur vie à établir mille et une stratégie pour s'arracher leur liberté et leur droit de vivre tout simplement, elle était outrée devant une vision occidentale aussi machiste finalement !

Un livre passionnant donc... À lire !

lundi 28 juillet 2014

Tu mourras moins bête, tome 1 : La science, c'est pas du cinéma ! - Marion Montaigne


Voici une BD aussi instructive qu'hilarante ! J'en ris encore en préparant cette petite chronique, vous verrez tout de suite pourquoi... ou pas. Après tout, chacun son humour.

Marion Montaigne à travers le Professeur Moustache répond à des questions que l'on s'est tous plus ou moins posées un jour, comme...


"Dans les films américains, les héros survivent toujours à une blessure par balle. Mais en vrai, dans quelle partie du corps je peux me faire tirer dessus sans mourir ?" Et elle y répond en amenant des éléments scientifiques précis et en faisant appel à notre sens logique... avec toujours une bonne dose d'humour !


Ce premier tome est divisé en 3 parties : Action, Science-fiction et Séries télé.


Ici par exemple, elle nous expose la différence entre la série Les Experts et la vraie vie !!! Autant dire que j'ai adoré cette BD pour ma part, une vraie perle en la matière ! On apprend beaucoup, on rit à gorge déployée, que demander de plus ?


Le tigre blanc - Aravind Adiga


Ça faisait un moment que je n'avais plus lu d'histoires se déroulant en Inde et cette lecture ne sera pas oubliée de si tôt !

Balram Halwai est un jeune homme vivant à Bangalore qui entretient une correspondance avec le premier ministre chinois afin de lui donner une image plus représentative de son pays, pour mieux le préparer à sa prochaine visite.

Oui, ceci est un livre épistolaire et oui, ce synopsis sort pour le moins de l'ordinaire ! 

Balram Halwai, surnommé Le tigre blanc depuis son enfance, n'a pas eu un destin ordinaire et pour s'enfuir de "la cage aux poules", il a dû s'arracher sa liberté de ses propres mains et en payer le prix fort. 

Dans ce roman Aravind Adiga nous dresse le portrait d'une Inde corrompue, pleine de contradictions et préparant sa rébellion malgré un peuple habitué à la servitude. J'ai adoré cette lecture et je crois bien que ce sera mon coup de coeur du mois de juillet !

Jeanine - Matthias Picard


Encore une autre BD, décidément... Penelope Bagieu a influencé un tout petit peu mes lectures dernièrement disons ! (Merci Pénélope)

Cette BD est un peu inédite puisqu'elle nous raconte l'histoire d'une prostituée... En effet, Matthias Picard interviewe Jeanine aujourd'hui âgée de 65 ans il me semble, et toujours en activité... 


Il passe souvent chez elle et autour d'un café ou d'une tasse de thé, Jeanine lui raconte sa vie. Son enfance en Algérie auprès de son père italien, son adolescence en France, puis sa vie d'adulte un peu partout en Europe. Mais elle lui raconte surtout son histoire avec la prostitution et ses débuts dans ce "métier" là, désolée si je le mets entre guillemets mais j'ai un peu de mal j'avoue.

Jeanine est une personne touchante, qui est fière de ce qu'elle a accompli dans la vie, parce qu'elle s'est beaucoup battue pour les droits de la femme aussi et encore plus quand il s'agit de ceux des prostitués. Elle en fait tellement trop parfois qu'on commence à douter de ses dires... mais elle nous prouve à la fin qu'elle est de bonne foi.


Une BD sympathique qui se lit vite et moi qui adore lire la vie des autres, j'ai été servie.

vendredi 25 juillet 2014

Palestine - Joe Sacco


Je vous présente ma seconde BD de ce mois, un coup de coeur, un petit chef-d'oeuvre et un auteur engagé comme je les aime... 

Joe Sacco, jeune américain à peine sorti de sa formation de journaliste dans le début des années 1990, va vite déchanter lorsqu'il se heurtera à la réalité du journalisme dans son pays et partout ailleurs. Déçu par le manque d'intégrité du milieu, il a du mal à percer dans ce métier. Il est particulièrement choqué et indigné par l'affaire Palestinienne qui n'est pas assez représentée par les médias et dont les faits rapportés manquent souvent d'honnêteté et de transparence. Conscient qu'une partie de son argent finance l'armée israélienne, il décide d'aller passer un an à Gaza entre 1991 et 1992 afin de réaliser son propre dossier sur cette affaire, et choisit de le faire sous forme de bande dessinée.

La particularité de cette BD est qu'il y a énormément de documentation dedans, l'auteur prend le temps de nous remettre dans le contexte au tout début du livre et nous présente son projet avant de nous lancer dans l'aventure. J'avoue que c'est à ce moment-la que j'ai décidé que cette BD allait être un coup de coeur.


Cette BD est très intense et je l'ai trouvée très dure à lire, je faisais des pauses toutes les 10 ou 20 pages, le temps qu'il faut pour me calmer souvent et garder mon sang froid. Joe Sacco est allé au coeur de l'action, il est parti interviewer des réfugiés palestiniens, il a même passé plusieurs nuits chez certains d'entre eux, qui malgré le gouffre de tristesse qui habitait leur regard, lui offraient une touchante hospitalité comme s'ils n'étaient pas en guerre, comme s'ils n'étaient pas en danger de mort à tout instant, comme si on ne venait pas tout juste d'arrêter leur père et de tuer leur petit frère, comme si les plaies avaient déjà séché, comme s'ils n'étaient pas eux-mêmes de simples réfugiés, comme si la vie devait continuer...


Joe Sacco avait parfois du mal lors de ses interviews, les gens vivaient souvent en groupes et il était difficile de se retrouver en tête à tête. Autre fait marquant est leur façon d'insister pour lui raconter leur passage en prison, mais surtout insister pour qu'il le fasse savoir au monde entier. C'était à la fois agaçant et touchant. C'est un peuple assoiffé de justice qui a le sentiment d'être seul dans sa misère, abandonné de tous et ignoré par les siens. Je ne peux imaginer ce que ça fait d'être palestinien, encore moins un citoyen de Gaza.


Joe Sacco consacre certains chapitres à certaines thématiques, comme le statut de la femme dans tout ceci, le Hijab ou le voile, le féminisme... L'éducation, les différents partis politiques et camps de concentration, les modes de torture et l'injustice, l'injustice, l'injustice sous toutes ses formes. Les systèmes d'attaques des israéliens, souvent la nuit, rarement le jour, souvent sans arguments rarement avec des justificatifs valables, souvent en visant les enfants et les femmes, rarement des hommes. 


Il en voit de toutes les couleurs et a souvent l'impression qu'il va le faire dans son froc à chaque fois qu'il entre dans un hôpital ou qu'il est surpris par une émeute d'israéliens qui d'un coup sèment la zizanie dans les rues, tout ce qu'il sait c'est qu'il faut courir ! Run Forrest Run.


Il a souvent été harcelé dans les rues, on lui demande d'où il vient, qui soutient-il et surtout pourquoi il est là et en quoi son projet à lui changerait les choses ? "Nous avons vu tellement de journalistes passer par ici, alors en quoi es-tu différent ?" il trouvait rarement une réponse satisfaisante à leur donner. Il ne pouvait changer le monde à lui seul, il le savait. Mais ce n'est pas la réponse qu'ils attendaient. 

Joe Sacco a réalisé un travail remarquable et noble. Ce n'est pas son unique BD sur la Palestine, je lirai probablement les autres, mais pas maintenant. J'ai besoin de me remettre de celle-ci avant.

samedi 19 juillet 2014

Chroniques de Jérusalem - Guy Delisle


Toujours dans le cadre de mes découvertes BD, j'ai lu Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle. Auteur canadien, il accompagne sa compagne à Jérusalem pendant un an en compagnie de leurs deux enfants. Pendant que madame s'en va à son travail avec Médecins sans frontières, Guy se balade à Jérusalem, découvre le pays et les différentes cultures qui y cohabitent tout en s'arrêtant autant que possible pour nous offrir quelques croquis de ce qu'il voit.

(Cliquez pour agrandir)

Comme on peut le voir dans l'illustration ci-dessus, Guy a été plusieurs fois surpris de voir tellement de personnes armées se balader comme si de rien n'était, des jeunes qui jouent au football un fusil sur le dos, un autre avec sa guitare et son arme, comme si tout pouvait éclater à tout moment et qu'il faut être prêt, et c'est souvent ce qui arrive malheureusement... 


Cet extrait illustre très bien le choc culturel où il est au téléphone avec sa compagne qui l'informe qu'elle ne peut pas rentrer ce soir parce qu'elle est bloquée à Gaza et lui qui demande "C'est pas une histoire pour rester une soirée de plus à faire la fête à Gaza ?" puis on le voit dire "Ah ouais. Ils font pas trop la fête là-bas. Tiens donc." C'est un extrait qu'on pourrait trouver drôle sauf quand on est trop sérieux comme moi et très révolté par ce qui se passe à Gaza.


Il y a aussi un autre point drôle que j'ai remarqué aussi dans la BD Palestine de Joe Sacco que je chroniquerai bientôt, c'est que tout le monde vous pose cette question avant toute chose "Vous êtes juif ?" "Vous êtes chrétien ?" "Vous êtes musulman ?" votre réponse à cette question leur permettra de vous affecter à un camp, un clan, une armée... C'est une terre où votre religion clairement vous définit aux yeux des israéliens et des palestiniens. Cette BD m'a fait découvrir la religion juive, leurs superstitions et traditions. Par exemple, je ne savais pas que les juifs égorgeaient aussi le mouton dans une de leurs cérémonies... J'ai tout de suite trouvé ça bizarre qu'on pointe des doigts les musulmans lors de la fête du mouton en les traitant de sauvages alors qu'on n'entend jamais personne parler de cette fête juive et encore moins accuser les juifs de quoique ce soit. Pareil pour la burqa portée aussi par les femmes juives mais dont personne ne parle. 


Guy Delisle a eu beaucoup de mal à nous transmettre toutes ces planches, vu qu'il a été plusieurs fois interrompu par des militaires israéliens qui lui disaient qu'il était interdit de dessiner ce mur ou de s'approcher de trop près d'ici ou là... Tout ceci donne encore plus de valeur à cette BD et beaucoup de mérite à Guy Delisle.

Et pour conclure...


Qui a dit que les BD étaient pour les enfants ou que ça ne constituait pas une vraie lecture ?

mercredi 16 juillet 2014

Twenty Boy Summer - Sarah Ockler


J'ai enfin lu un Sarah Ockler ! Ça n'a pas été une lecture exceptionnelle mais c'est désormais chose faite. 

C'est l'histoire de deux amies d'enfance, Anna et Frankie, qui décident de partir en vacances en Californie pendant 3 semaines et se lancent le défi de rencontrer 20 garçons en 20 jours.

Un an plus tôt, elles formaient un trio inséparable avec Matt, le frère aîné de Frankie... dont Anna était secrètement amoureuse depuis sa tendre enfance. Comble du bonheur est le jour où ils sortiront enfin ensemble mais décideront de ne pas en informer Frankie, pas tout de suite. Un mois plus tard, Matt meurt dans un accident de voiture, emmenant leur secret avec lui.

Ceci est un roman jeunesse qui traite de l'amitié avant tout, du deuil, de la passion amoureuse... et puis la vie continue. C'était une lecture sympa mais sans plus pour moi.

vendredi 11 juillet 2014

Dieu me déteste - Hollis Seamon


Une excellente découverte ! Bizarrement une histoire qui donne le sourire, entre gloussements et éclats de rire, on oublierait presque que le héros a 17 ans et qu'il va bientôt mourir. Pourtant on ne l'oublie pas, parce qu'il nous le rappelle tout le temps et alors que nous aurions tous touché le fond, sa mort prochaine lui donne encore plus envie de vivre, parce qu'après tout il n'a rien à perdre et quoiqu'il fasse il ne pourra rien y changer !

J'ai dévoré ce roman qui m'a fait passer de très bons moments, j'ai même adoré cette fin qui aurait pu être tragique et qui pourtant se passe en douceur. Bref, c'était mon coup de cœur du mois de juin.

dimanche 6 juillet 2014

Cinq mille kilomètres par seconde - Manuele Fiore


Une seconde BD lue le week-end dernier, celle-ci raconte l'histoire d'amour entre deux italiens qui tomberont amoureux durant l'adolescence. Nous suivons cette histoire jusqu'à ce qu'ils atteignent la quarantaine ou la cinquantaine. Ils suivront deux chemins différents, se sépareront puis se retrouveront... Les relations à distance, la complexité des sentiments qui disparaissent comme ils sont apparus, pour réapparaître plusieurs années plus tard, autrement... 

Cette BD nous expose aussi l'expérience de l'expatriation, s'adapter à de nouvelles cultures, l'égyptienne ici en l'occurrence, elle évoque aussi la question du patriotisme, et la notion de liberté... S'éloigner de son pays peut être vécu comme une sorte de libération, mais s'éloigner de son pays trop longtemps peut aussi signifier qu'on n'est chez soi nulle part au bout du compte... 

Pour conclure, je vous laisse admirer quelques planches...




Bonne lecture !

samedi 5 juillet 2014

Meilleures lectures du 1er semestre 2014

Maé, tome 1 : Saison 1 - Pacco


Une BD légère et amusante où un jeune papa partage avec nous ses aventures et bouts de vie de tous les jours avec sa fille Maé, depuis sa naissance jusqu'au premier jour où il l'emmènera à la crèche. Pacco a commencé en publiant ses illustrations sur son blog avant de se faire éditer. Son blog actuel c'est par ici.

vendredi 4 juillet 2014

L'invention de la solitude - Paul Auster


Mon premier Paul Auster et j'espère pas le dernier. A la mort de son père, l'auteur ressent le besoin d'écrire alors il écrit, et c'est ainsi que ça commence...
Un jour il y a la vie. Voici un homme en parfaite santé, pas vieux, jamais malade. Tout va pour lui comme il en fut toujours, comme il en ira toujours. Il vit au quotidien, s’occupe de ses affaires et ne rêve qu’aux réalités qui se présentent à lui. Et puis, d’un seul coup, la mort. Notre homme laisse échapper un petit soupir, s’affaisse dans son fauteuil, et c’est la mort. Si soudaine qu’il n’y a pas de place pour la réflexion, aucune possibilité pour l’intelligence de se trouver un mot de consolation. Il ne nous reste que la mort, l’irréductible évidence que nous sommes mortels. On peut l’accepter avec résignation au terme d’une longue maladie. On peut même attribuer au destin un décès accidentel. Mais qu’un homme meurt sans cause apparente, qu’un homme meurt simplement parce qu’il est un homme, nous voilà si près de l’invisible frontière entre la vie et la mort que nous ne savons plus de quel côté nous nous trouvons. La vie devient la mort, et semble en avoir fait partie depuis le début. La mort sans préavis. Autant dire : la vie s’arrête. Et cela peut arriver n’importe quand.
Sublime. Il annonce le ton dans un style fluide, ça dégouline de spontanéité et de vérité. Un de ces coups de coeur qu'on repère dès les premières lignes, pas vrai ? Alors Paul Auster nous parle de son père, de la mort de son père puis de la vie de celui-ci, sa mort dans sa vie, puis sa vie dans sa mort. Son père était un personnage froid, énigmatique, silencieux, très travailleur, qui voulait être riche et qui a réussi à le devenir. Il voulait être riche pour ne jamais être pauvre, alors son argent il ne le dépensait jamais, il le cultivait et le fructifiait parce qu'on ne sait jamais. Auster nous parle de sa relation avec son père, ou de l'absence de celle-ci. Et soudain il décide de s'arrêter, de couper le livre en deux parce qu'il a envie de procéder autrement alors il nous écrit Le livre de la mémoire

Dans la seconde partie du récit, l'auteur se met en retrait, il oublie le "je" et parle de lui-même à la troisième personne, il devient A. c'est dorénavant le nom de son personnage. Il prend du recul, observe, se détache et se libère pour mieux raconter. Il remonte dans le passé, raconte l'enfance de son père, sa relation avec son père et sa mère, surtout sa mère. Il comprend enfin. 

Mais ce qui fait la force de ce livre c'est que Paul Auster ne se fixe pas de limites, pas de règles, il écrit et laisse libre court à toutes ses réflexions sur la vie, l'existence, la mort, le hasard, la paternité, l'Amour, la solitude universelle... L'invention de la solitude, c'est ce moment où l'on décide que la vie n'a pas de sens et que le mieux que nous puissions faire c'est juste être... pleinement. C'est aussi ce moment où nous voyons les choses autrement, c'est le moment où l'on se dit que tout n'arrive pas pour une raison, que c'est arrivé, c'est tout, et qu'il ne faut pas chercher plus loin. Une solitude qui ne cesse de se réinventer inlassablement, à chaque instant.

J'ai adoré ce livre, un coup de coeur évident et prévisible. J'ai hâte d'en lire d'autres.

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