vendredi 11 mai 2012

Le monde selon Garp - John Irving


John Irving fait partie de ces auteurs talentueux et confirmés chez moi, il a suffi que je lise un seul de ses livres pour que je me décide à lire tous les autres, pourtant je l'avais découvert par simple hasard dans une foire de livres d'occasion il y a un an, honte à moi !

Le monde selon Garp est apparemment son livre le plus connu, celui qui a fait son succès il y a quelques années et qui figure dans plusieurs top 100 des livres qu'il faut absolument lire, cité dans divers classements littéraires, et d'ailleurs plusieurs de ses livres y figurent, c'est pour dire le talent de John Irving !

Le monde selon Garp commence avec une femme, Jenny Fields, qui avait envie d'avoir un enfant, seule. N'ayant jamais ressenti le besoin d'être avec un homme, et ne comprenant pas pourquoi les autres ressentaient cette envie, elle voyait en la quête de plaisir (une notion qu'elle ne connut jamais et n'en éprouva jamais le besoin) ainsi que la concupiscence comme elle aimait bien le répéter, la principale voie qui menait vers la ruine de toute l'humanité ! Ce thème constituera d'ailleurs le noyau de tout le roman. Elle réussit à avoir un enfant, Garp, d'une façon bien singulière que je vous laisserai le soin de découvrir. Jenny Fields, en repensant maintenant au roman, je crois que de toutes mes lectures, aucun personnage ne m'aura autant marquée. Pourtant elle n'était pas si présente que ça sur les 600 pages et quelques, mais je réalise qu'elle était une sorte de référence, pour tous les personnages du livre, leur lien commun en effet...

Ce livre, tout comme le premier livre que j'avais lu de cet auteur nous raconte l'histoire du personnage principal, Garp, depuis les conditions de sa venue au monde jusqu'à sa mort, ce qui nous donne un roman très complet, et très consistant. A la fin de ses livres, j'ai toujours l'impression d'avoir vécu 10 ans ou toute une vie tout au long de ma lecture. Ses livres sont également aussi riches en évènements et en action, qu'en style d'écriture, en analyse psychologique des profils de tous les personnages, en fait ils sont tous principaux et importants pour John Irving, et ça c'est un travail qui demande une grande endurance et une bonne dose de perfectionnisme.

En plus de la concupiscence, le second thème principal aussi dans ce livre est le côté très protecteur de Garp. Garp est un père un peu paranoïaque, qui a tout le temps trop peur pour ses enfants et sa femme, et s'imagine toujours le pire dès que l'un d'eux n'est plus dans son champ de vision. Il pensera plusieurs fois que le monde est rempli de dangers futiles et rêvera de pouvoir s'isoler totalement avec sa famille de ce monde plein de dangers...

Parmi les choses qui ont fait que j'ai été très impliquée dans ma lecture est le fait que Garp est un écrivain, et j'adore lire les livres dont le personnage principal est écrivain ! Bonus dans l'histoire, sa mère aussi a écrit un livre à succès qui déclenchera un grand mouvement féministe et deviendra elle-même une icône du féminisme, et la femme de Garp ainsi que sa mère d'ailleurs encore une fois, sont de grandes lectrices et passent leur temps à bouquiner.

Ce livre traite donc de féminisme, de violence, de sexe, de libération de la femme... et de plein d'autres sujets. On y retrouve aussi la lutte, qui est un sport très pratiqué par John Irving, il y était consacré avant de se lancer dans sa carrière d'écrivain, on y retrouve alors ici et là des évènements inspirés de sa propre vie, mais ce livre n'est pas une autobiographie. D'ailleurs John Irving déteste lorsqu'on lui pose cette question : est-ce que ce livre est une autobiographie ? Ou bien quelle est la part du vrai et du faux comparé à votre vraie vie ? Pour lui c'est une question qui n'a pas lieu d'être et qui l'ennuie, à ces gens-la il leur répond que le travail d'un romancier c'est avant tout d'imaginer, et qu'évidemment tout ce qu'on peut écrire est inspiré et influencé à des degrés différents de nos propres vies, et qu'un romancier réécris sa vie en l'imaginant encore meilleure, ou différemment...

En bref, c'était une très bonne lecture, très intéressante, j'en attendais pas moins de cet auteur. Il vient de sortir un nouveau livre que voici :


11 commentaires:

BenoitD67 a dit…

Salut à toi,
Le monde selon Garp, quel souvenir!
Je l'ai lu il y tellement longtemps et comme toi j'ai lu quasiment tous les autres...
Il y a un autre thème récurrent chez Irving et bien présent ici aussi, c'est le parent absent et ses conséquences.
Par contre, dans Garp, y a pas d'ours, ni de Berlin :)
A bientôt...

Hajar a dit…

Salut Benoit !

Tout d'abord, merci pour tes commentaires sur mon blog, je vois qu'on a des auteurs fétiches en commun et ça me fait plaisir !

En lisant ton commentaire, je devine qu'en lisant les autres œuvres d'Irving je comprendrais mieux ce à quoi tu fais référence ! Tu as raison concernant le parent absent... bonne remarque !

A bientôt !

Ikebukuro a dit…

J'adore cet auteur et bizarrement j'ai un peu décroché sur les dernières parutions alors que j'étais une fan de ses premiers livres. Mes préférés sont Le monde selon Garp, Hôtel New Hampshire, L'oeuvre de Dieu... et Une prière pour Owen.

Cla a dit…

Je n'ai jamais lu cet auteur, mais tu me donnes envie de le découvrir!
Bises

Plume/Plumisa a dit…

Comme Ikebukuro, j'ai un peu décroché depuis "la quatrième main", je n'ai pas osé tenté son dernier, même si l'envie est là, pour voir...
En tout cas Garp, c'est que du bonheur, des souvenirs et un livre "culte" pour moi ;-)

Miss Babooshka a dit…

Quand j'étais dans ma 10aine d'années, j'ai lu L'Hôtel New Hampshire & Le Monde Selon Garp à la suite, qui étaient dans la biblio de ma mère, deux coups au coeur. Depuis, j'hésite à en lire d'autres et perdre un peu ce souvenir-là.

Hajar a dit…

@Ikebukuro : Je lis bientôt Une prière pour Owen !

@Cla : C'est un auteur à découvrir en effet !

@Plume : Pourquoi est-ce que tu as décroché ? Le style se dégrade ? :s

@Miss Babooshka : Je n'ai pas encore lu Une prière pour Owen mais apparemment c'est une valeur sûre, tout le monde adore ! Tu pourrais peut-être tenter celui-ci si un jour l'envie te reprend de découvrir de nouveaux Irving ! ;)

isallysun a dit…

J'ai trop eu de difficulté avec la concupiscence, mais j'avoue que j'ai également trouvé Garp protecteur

Lau1307 a dit…

J'ai eu beaucoup de difficulté à lire ce roman, j'avoue que si ça n'avait pas été d'une lecture commune, j'aurais probablement abandonné... =s

Je te remercie tout de même d'avoir organisé cette LC. =)

Nymou Rossignol a dit…

Ahhh Irving, si tu savais, je collectionne ses livres et je n'en ai lu aucun !!!!!!!!!!! un des plus gros mystère de ma vie !!! mais 2013 je rompe cette malédiction inch'allah, je ne sais pas si je commencerai chronologiquement par contre? peut être que mon premier sera : "l'épopée du buveur d'eau" ou alors "Dernière nuit à twisted river" ou même un autre enfin je ne sais pas, tu m'as compris lol

Lybertaire a dit…

Je n'ai pas vraiment aimé ce livre, même si plusieurs scènes m'ont marqué. D'abord, j'aime pas les histoires qui parlent d'écrivains, contrairement à toi. Je trouve que c'est un aveu de manque d'imagination et c'est un peu nombriliste (on reste entre soi).
Ensuite je trouve le personnage de Garp plutôt chiant. Avec la sécurité, la concupiscence.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Jenny, et le livre aurait été passionnant s'il lui avait été consacré. Malheureusement, c'est le fils qui a la vedette.
J'ai aimé les thèmes de la violence faite aux femmes, du féminisme, des extrémismes, mais j'ai trouvé qu'ils étaient écrit sans sensibilité et mal mis en scène.
En plus l'écriture de Irving, du moins la traduction, est pas tip top. Il fait de longues phrases qui ne valent pas du tout, par exemple, le style de Salman Rushdie, qui lui sait faire de longues phrases maîtrisées.

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