Ma première lecture de cette année, mon premier coup de cœur aussi et ma première lecture en arabe depuis au moins 5 ans.
J'appréhendais un peu l'écriture de cette chronique, j'ai l'impression d'avoir une grosse mission sur les épaules, simplement parce que ce livre est précieux pour de nombreux lecteurs et que le sujet est plutôt... sérieux.
Si je savais que ce livre existait en français, je l'aurai probablement lu en VF, mais ce n'est qu'au moment de la lecture de la préface que j'ai découvert qu'il a été traduit en anglais, français, hollandais, allemand, hongrois, norvégien, suédois et en tchèque ! Finalement, j'ai bien fait de le lire dans sa version originale, ceci m'a rappelé à quel point j'aimais cette langue que je trouve très pertinente et touchante.
Ghassan Kanafani est un auteur palestinien reconnu sur la place littéraire arabe et est surtout un grand militant politique. Exilé au Liban puis en Syrie, il trouve la mort dans une voiture piégée en 1972.
Auteur de 18 livres et de centaines d'articles notamment politiques, cet auteur semble souvent user d'un ensemble de symboles afin de faire passer des messages forts à travers ses écrits.
Des hommes dans le soleil est l'histoire de trois palestiniens qui décident de partir en Iraq en clandestins. Ce petit groupe est constitué d'un jeune adolescent qui décide d'effectuer ce voyage pour trouver un meilleur travail et subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs, puis d'un jeune homme rêvant d'une vie plus confortable et enfin un vieil homme rêvant de quitter sa maison de paille et de se construire une petite maison de pierre, ne serait-ce qu'une chambre mais qu'il puisse se procurer enfin un réel toit au-dessus de la tête, et s'il pouvait avoir quelques oliviers autour, il en serait comblé.
Les trois personnages rencontreront un chauffeur qui leur promet de les aider à traverser les frontières irakiennes en les cachant dans sa voiture, plus précisément dans une citerne en métal dans laquelle il transporte de l'eau habituellement. La traversée du désert se révèle ardue et plus compliquée que prévue, et nos trois voyageurs meurent sans avoir appelé à l'aide ni même frappé dans les murs de la citerne ne serait-ce qu'une seule fois pour qu'on vienne les secourir... Pourquoi n'ont-ils pas crié ou demandé de l'aide ? C'est la question existentielle qui constitue le noyau de cette nouvelle.
Pour en revenir aux symboles utilisés par Ghassan Kanafani, les trois voyageurs représenteraient donc le peuple palestinien, un peuple en détresse à la recherche d'une issue de secours, une sortie pour une vie meilleure... Le chauffeur quant à lui, représente un peu "le rêve palestinien", le "sauveur" ou encore les illusions que se fait une partie du peuple ou enfin les fausses promesses des chefs d'Etat et du gouvernement...
Dans cette nouvelle l'auteur dénonce la passivité politique d'une partie du peuple, celle qui reste inactive face aux problèmes de sa nation et qui préfère attendre que les "autres" règlent la situation. Il dénonce ceux et celles qui ne se sentent pas toujours concernés par ce qui se passe dans leur pays et qui estiment qu'il n'est pas de leur rôle d'essayer de remédier aux crises politiques que ce dernier rencontre. C'est enfin un cri pour tenter d'éveiller la conscience politique de chacun.
J'ai énormément aimé cette nouvelle intense et pleine de sens. Elle m'a bien secouée et remis en cause certaines de mes positions... Merci M. Kanafani !
Ghassan Kanafani est un auteur palestinien reconnu sur la place littéraire arabe et est surtout un grand militant politique. Exilé au Liban puis en Syrie, il trouve la mort dans une voiture piégée en 1972.
Auteur de 18 livres et de centaines d'articles notamment politiques, cet auteur semble souvent user d'un ensemble de symboles afin de faire passer des messages forts à travers ses écrits.
Des hommes dans le soleil est l'histoire de trois palestiniens qui décident de partir en Iraq en clandestins. Ce petit groupe est constitué d'un jeune adolescent qui décide d'effectuer ce voyage pour trouver un meilleur travail et subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs, puis d'un jeune homme rêvant d'une vie plus confortable et enfin un vieil homme rêvant de quitter sa maison de paille et de se construire une petite maison de pierre, ne serait-ce qu'une chambre mais qu'il puisse se procurer enfin un réel toit au-dessus de la tête, et s'il pouvait avoir quelques oliviers autour, il en serait comblé.
Les trois personnages rencontreront un chauffeur qui leur promet de les aider à traverser les frontières irakiennes en les cachant dans sa voiture, plus précisément dans une citerne en métal dans laquelle il transporte de l'eau habituellement. La traversée du désert se révèle ardue et plus compliquée que prévue, et nos trois voyageurs meurent sans avoir appelé à l'aide ni même frappé dans les murs de la citerne ne serait-ce qu'une seule fois pour qu'on vienne les secourir... Pourquoi n'ont-ils pas crié ou demandé de l'aide ? C'est la question existentielle qui constitue le noyau de cette nouvelle.
Pour en revenir aux symboles utilisés par Ghassan Kanafani, les trois voyageurs représenteraient donc le peuple palestinien, un peuple en détresse à la recherche d'une issue de secours, une sortie pour une vie meilleure... Le chauffeur quant à lui, représente un peu "le rêve palestinien", le "sauveur" ou encore les illusions que se fait une partie du peuple ou enfin les fausses promesses des chefs d'Etat et du gouvernement...
Dans cette nouvelle l'auteur dénonce la passivité politique d'une partie du peuple, celle qui reste inactive face aux problèmes de sa nation et qui préfère attendre que les "autres" règlent la situation. Il dénonce ceux et celles qui ne se sentent pas toujours concernés par ce qui se passe dans leur pays et qui estiment qu'il n'est pas de leur rôle d'essayer de remédier aux crises politiques que ce dernier rencontre. C'est enfin un cri pour tenter d'éveiller la conscience politique de chacun.
J'ai énormément aimé cette nouvelle intense et pleine de sens. Elle m'a bien secouée et remis en cause certaines de mes positions... Merci M. Kanafani !
2 commentaires:
C'est une lecture pour moi, on m'a déjà parlé de cet auteur mais personne ne m'a parlé des traductions! Et je n'ai pas vraiment cherché dans ce sens.
Il y a deux ou trois auteurs que je souhaitais lire en Arabe et tout comme toi je redoutais et je redoute encore :'( c'est triste de le dire mais c'est certainement la langue la plus difficile d'accès pour moi, très riche et trop belle, mon souhait le plus cher est de réussir un jour.
Je te félicite Hajar et sincèrement tu me motives à passer le cap.
j'ai des recueils de Nizar el kabani et de mahmoud derwich en version audio c'est tout simplement sublime et poignant.
Merci à toi pour ce beau partage.
Je vais le mettre sur ma liste 2014 merci pour le partage .
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